Faire la chasse aux auto-sabotages pour s’autoriser à être soi

Pour faire suite à mon article précédent sur l’importance de réapprivoiser ses émotions, quand nous commençons à nous lancer dans la folle aventure des émotions, il est quasi impossible d’éviter de déployer tout un tas de stratégies pour nous protéger d’émotions difficiles qui font leur apparition ou de situations déroutantes qui nous submergent. Se connecter à soi-même, s’autoriser à être soi, cela commence par faire la chasse aux auto-sabotages qui nous entravent.

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle » Paulo COEHLO

Nous savons, grâce aux neurosciences que notre cerveau nous veut du bien, qu’il veut nous protéger et qu’il oriente nos comportements en priorité pour minimiser les dangers et pour maximiser les gains.  Il fait en sorte de nous permettre de rester dans ce que nous connaissons, dans ce qui nous rassure, dans notre zone de confort.

Pour ce faire, notre cerveau va utiliser des diversions et, dans ce domaine, il peut être très créatif et réussir surtout à nous laisser croire que c’est la seule et unique façon d’agir ou de penser et de nous faire ainsi perdre notre libre arbitre.

Pour remédier à ça, nous n’aurons de cesse de faire grandir notre zone de confort en expérimentant de nouveaux horizons pour nous permettre de voir les situations non pas sous l’œil de La solution, seule et unique, mais d’une solution parmi d’autres et d’élargir ainsi le champ des possibles.

Et il n’y a pas d’âge pour ça. Il n’est jamais trop tard pour progresser, se remettre en question.

Faire la chasse aux auto-sabotages qui font partie de ces blocages qui entraver notre évolution. Ce sont des freins à main que nous actionnons pour nous empêcher d’avancer ou pour ralentir le changement que nous vivons, par peur, par appréhension, par crainte de ressentir des émotions éprouvantes, de ne pas y arriver, de ne plus être aimée… Malheureusement, s’ils nous protègent à court terme, ils nous bloquent à plus long terme.

Nous pouvons être extrêmement douées pour nous savonner nous-mêmes la planche, pour nous empêcher d’atteindre notre but et ainsi confirmer les croyances limitantes que nous aurions identifiées.

Or, seule la conscience permet le changement. Pour ce faire, faisons preuve de courage et d’intégrité pour explorer tous les stratagèmes que nous mettons en œuvre ou encore mieux que nous pourrions mettre en œuvre, car en anticipant leur mise en place, nous réussirons plus facilement à les déjouer en préparant des stratégies d’évitement et de mise en action.

Jacques SALOME[1] a détaillé un très grand nombre d’ « auto-saboteurs remarquables ». Parmi ceux que nous utilisons le plus souvent, nombreux font que nous ne nous plaçons pas en priorité, en première classe:

  • Je m’occupe des autres plutôt que de moi-même (sauveur)

En tant que femme, de mère notamment, c’est un saboteur que nous arborons souvent fièrement. Certes nous avons besoin de prendre soin des tous petits, mais c’est souvent d’abord pour nous sentir utile. Tout est question de curseur. Quand on est dans un avion et que les masques à oxygène tombent, il faut commencer par s’en couvrir, au risque de ne pas pouvoir aider grand monde !

  • Je m’organise pour ne pas avoir de temps (« je ne peux pas j’ai … aqua poney »)

C’est l’excuse du siècle, les to-do list à rallonge se multiplient, mais finalement ce n’est pas que nous n’avons pas le temps, c’est que nous ne prenons pas le temps. Une solution de prise de conscience est de remplacer « je n’ai pas le temps » par « je n’ai pas envie » et tout paraît différent. Il s’agit de s’occuper de ce qui est vraiment important pour nous, de mettre nos besoins en priorité.

  • Je remets à plus tard (temporisation)

C’est la fameuse procrastination dont les médias nous rabâchent les oreilles. Il convient de redéfinir nos priorités, pourquoi est-ce important pour nous ? Il sera nécessaire que nous trouvions du sens à nos objectifs et que nous y mettions de l’intention. Je vous suggère de regarder le TED de Tim URBAN[2] sur la procrastination.

  • Je ne me donne pas la permission d’avoir accès au meilleur (fausse modestie)

C’est comme si je ne le méritais pas, que ce n’était pas pour moi, comme si je devais d’abord faire mes preuves et que ce n’était jamais assez. Il sera alors indispensable de rebooster notre estime de nous pour oser nous accorder le meilleur (Cf. un prochain article à ce sujet).

  • Je joue petit, je vise bas (flop)

Quand nous manquons d’ambition, une solution consiste à revisiter tous nos objectifs, petits et grands, proches ou lointains, et de les challenger pour les faire passer un cran au-dessus. A force, nous obtiendrons des résultats substantiels.

  • Je ne vois que mes erreurs (autoflagellation)

Nous passons sous silence nos victoires, nos talents, nos forces ; alors que les succès sont une ressource, un appui pour progresser. Il pourra être utile que nous les mettions en lumière, sans fausse modestie. Pourquoi pas en demandant autour de nous quels sont nos talents justement ?

  • Je rends les autres responsables de mes difficultés (victime)

La solution pour nous faire passer de victime à actrice est de nous rappeler que chacun est responsable de ce qui lui arrive. Regarder ce que nous gagnons à nous considérer comme victime pourra nous’aider à passer à l’action.

  • Je n’arrive pas à choisir (« oui, mais… »)

Car choisir, c’est renoncer, et en restant dans l’opportunité, nous évitons la frustration, le regret de l’autre solution. Il conviendra de nous recentrer sur nos besoins, nos valeurs pour nous aider à prioriser et enfin choisir.

Tous ces auto-sabotages sont le plus souvent des comportements témoins d’une peur ou d’une croyance qui nous bloque, nous freine, nous empêche d’avancer et qui nous permet de les révéler et de les travailler. Merci à eux ! Faire la chasse à nos auto-sabotages nous permet de convertir nos croyances limitantes pour libérer notre potentiel !

Ils répondent le plus souvent au syndrome de l’imposteur, dont l’origine est à rechercher dans l’expression de toutes les critiques reçues et que l’on continue d’entretenir. Les neurosciences nous apprennent que l’on reçoit, chaque jour, huit remarques d’attention négative contre deux positives. Les auto-sabotages sont utilisés pour ne pas avoir à revivre les situations qui nous ont valu ces dénigrements, faire la chasse aux auto-sabotages permet donc d’évoluer !

Pour les détecter, on pourra repérer les distorsions cognitives que sont : les expressions « toujours/jamais » ; « tout le monde/personne » ; « il faut/je dois » ; les façons de minimiser/exagérer un évènement ou une situation ; d’apposer des étiquettes, sans nuance ; de poser des conclusions hâtives.

Quand ils se manifesteront, il sera intéressant de rechercher les bénéfices secondaires sous-jacents : de la sécurité, de la loyauté, de la facilité… pour mieux les enrayer.

Cette étape n’est pas facile car s’en rendre compte nous met en état de vulnérabilité, alors n’oublions pas de nous regarder nous-mêmes avec bienveillance et indulgence. Rappelons-nous que notre cerveau nous veut du bien et nous protège. Je suis Caroline Lévêque et je propose des accompagnements personnalisés pour femmes, découvrez sans tarder les différentes offres de coaching que je propose aux femmes qui souhaitent se remettre en priorité dans leur vie personnelle et professionnelle.

[1] Jacques SALOME- A qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même ?

[2] Tim Urban: Dans la tête d’un expert en procrastination | TED Talk

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