Après les peurs, une autre sorte de blocage au changement est représenté par les messages contraignants, à savoir : « sois parfait(e) », « sois fort(e) », « fais plaisir », « fais des efforts » et « dépêche-toi ». Ce sont des messages transmis, souvent par les parents, avec les meilleures intentions du monde, mais qui, s’ils sont trop présents, nous aveuglent et nous enferment dans des comportements automatiques, parfois qui peuvent nous mener à des stratégies d’auto-sabotage. Cet article va vous aider à déceler et transformer les injonctions de l’enfance en alliées.
“La plus grande imperfection est de se croire parfait” Antoine Claude Gabriel JOBERT
C’est l’Analyse Transactionnelle, par l’intermédiaire de Taïbi Kahler[1], qui a développé ce sujet en utilisant le terme de « drivers ». Or la traduction française focalise sur les limites de ces messages, alors que ce sont plus des pilotes de vie. Si on les met à notre service, plutôt que de les subir, si on les transforme en messages permissifs, ils nous redonnent notre libre arbitre et nous permettent de les adapter aux circonstances.
Comment reconnaître ces injonctions de l’enfance ?
Si vous parlez peu de vous-même, que vous vous tenez de préférence à l’écart, que vous vous plaignez rarement, que vous allez souvent plus loin que ce que votre santé vous permet, vous vous dites surement à vous-même « montre-toi fort ».
Si vous vérifier dix fois que tout est en ordre avant votre intervention, que vous changez de tenue si elle est un peu froissée, que vous ne sortez pas sans maquillage, que vous refusez de servir un plat car il a un peu accroché au fond, vous avez surement un petite voix qui vous murmure « sois parfait(e) ».
Si vous souriez à tous ceux que vous rencontrez, vous devancez les besoins (que vous imaginez) de vos enfants, de votre patron, de votre conjoint, si vous recevez les gens chez vous en mettant systématiquement les petits plats dans les grands, en ayant fait un ménage de printemps pour l’occasion, vous vous dites surement « fais plaisir aux autres, montre-toi dévoué.e ».
Si vous mettez en avant la peine que vous allez avoir à répondre aux demandes de votre chef, si vous commentez la moindre de vos actions en précisant la difficulté que ça demande, vous avez surement une petite voix qui vous dit « montre que tu fais des efforts ».
Si vous êtes toujours en train de courir, que vous voulez avoir fini une tâche le plus vite possible, que vous trépignez quand quelqu’un prend son temps, revérifie encore une fois un résultat, vous vous dites surement sans cesse « dépêche-toi, fais vite ».
Précisons que nous avons tous en nous tous les messages contraignants mais qu’il n’y en a souvent qu’un à trois d’entre eux qui dominent, en fonction de chacun.
On perd le plus souvent le contrôle en période de stress, quand l’enjeu devient important, et le message contraignant apparaît alors comme une bouée de sauvetage, il déjoue notre raison et on se met en mode pilote automatique, on ne voit pas d’autre solution, d’autre comportement possibles. Il pourra être utile de prévoir, en période de calme, d’autres scénarios possibles pour pouvoir les appliquer quand ça deviendra tendu et ainsi contribuer à se libérer de ses croyances limitantes.
Le problème de ces messages contraignants, qui peuvent être à la fois bénéfiques et enfermants, c’est que s’ils sont des « bouées de sauvetage » qui apportent des solutions dans beaucoup de situations tendues de la vie et donnent ainsi l’illusion d’être la meilleure solution, dans leur aspect le plus négatif, ils vous empêchent de réagir aux personnes ou aux circonstances en étant vous-mêmes.
En prenant conscience de nos fonctionnements les plus présents et en mettant de la nuance dans nos réactions, nous allons pouvoir assouplir les messages qui nous submergent le plus. Le but étant de prendre de la distance face à ces messages pour retrouver notre libre arbitre et mettre le curseur au bon niveau, arriver à dépasser ses peurs et convertir nos croyances limitantes pour libérer notre potentiel.
Comment assouplir ces phrases qui ont forgé notre enfance ?
Pour le « sois parfait(e) », nous aurons tendance à voir surtout ce qui n’est pas fait plutôt que ce que nous avons réalisé, même de façon imparfaite. On pourra rechercher ce que nous nous disons quand nous n’avons pas fait une tâche que nous avions prévue. Nous pourrons nous rappeler que l’erreur est une formidable source d’apprentissage. Nous pourrons nous répéter les phrases suivantes : « j’ai le droit de faire des erreurs » ; « je m’autorise à être moi-même ». Nous pourrons aussi utiliser un carnet de gratitude, et y indiquer tous les soirs ce que nous avons réalisé avec imperfection et qui était quand même OK. Nous pourrons visualiser la vidéo « you are more beautiful than you think » de DOVE [2], qui a fait dessiner par un artiste judiciaire des portraits robots de personnes qui se sont décrites elles-mêmes et qui ont été décrites par d’autres qui ne les avaient croisées que rapidement ; la ressemblance était bien plus réaliste quand la description était faite par les personnes croisées alors que les portraits réalisés à partir des auto-descriptions étaient très désavantageux.
Pour le « sois fort(e) », nous pourrons noter les bénéfices qui existent à demander de l’aide extérieure et anticiper les tâches que nous pouvons déléguer, pour le moment venu, ne pas être pris au dépourvu. Nous pourrons aussi faire part de nos difficultés à des personnes de confiance pour réaliser que ce n’est pas si difficile. Nous pourrons utiliser les phrases suivantes à nous répéter : « je m’autorise à exprimer les sentiments », « je peux demander de l’aide ».
Pour le « fais plaisir », il sera utile de réaliser qu’il est primordial de nourrir ses propres besoins pour être complétement disponibles aux autres. Nous pourrons ainsi nous répéter « je suis aussi à mon écoute, je respecte mes propres besoins ». Nous pourrons dresser aussi la liste des choses qui nous font plaisir et qui peuvent nous ressourcer, en précisant quand, où, avec qui, afin de nous autoriser à penser à nous pour être pleinement disponibles ensuite pour faire plaisir aux autres quand nous l’aurons décidé. Nous pourrons enfin relire l’histoire suivante : « Vous voyagez en avion avec votre famille et d’autres passagers ; un moment pendant le vol, il y a de grosses turbulences et les masques à oxygène tombent ; votre réflexe est de mettre les masques à vos enfants en premier, mais combien de temps tiendrez-vous si vous ne le mettez pas vous-mêmes ? Ne serait-il pas plus judicieux de commencer par vous, pour vous assurer que vous pourrez ensuite aider un maximum de gens y compris votre famille ? ».
Pour le « fais des efforts », avant de mener une action, nous pourrons envisager tous les chemins possibles pour y arriver et choisir celui qui paraît le plus facile. Nous pourrons aussi accorder autant de valeur aux choses simples et plaisantes qu’à celles qui demandent de l’effort. Nous pourrons utiliser les phrases suivantes : « je me respecte, je m’autorise à prendre le chemin qui me paraît le plus simple ».
Pour le « dépêche-toi », nous pourrons pratiquer la méditation pour apprivoiser ses émotions, le yoga, le tai-chi ou le chi-gong, prévoir du temps pour nous dans notre agenda et ne pas le supprimer, seulement le déplacer, si besoin. Nous pourrons nous répéter la phrase suivante : « rien ne m’oblige à me dépêcher, je peux prendre mon temps ».
A vous maintenant de jouer en identifiant ceux qui vous concernent et en trouvant les solutions adaptées pour n’en conserver que les avantages. Tout est question de dosage. Je suis Caroline Lévêque et je propose des accompagnements personnalisés pour femmes, découvrez sans tarder les différentes offres de coaching que je propose aux femmes qui souhaitent se remettre en priorité dans leur vie personnelle et professionnelle.
[1] Taïbi KAHLER – Le grand livre de la Process Thérapie
[2] Dove Real Beauty Sketches | You’re more beautiful than you think (6mins) – YouTube